Ce livre qui oscille entre le fantastique et l’horreur est vraiment bien mené. Porté par une écriture exigeante, The Fisherman, deuxième roman de John Langan, sait emporter le lecteur avec lui. Construit en trois parties, raconté à la première personne, le roman enchâsse des récits avec brio.
La première partie qui nous présente les deux personnages principaux à travers les tragédies qu’ils ont vécues et leur résilience est particulièrement soignée dans sa description. L’empathie dont fait preuve l’auteur est communicative.
Le deuxième récit, raconté par le serveur Howard à propos de Dutchman's Creek, est quant à lui fascinant. Tenant dans une bonne moitié du livre, mettant en scène la vie d’un camp d’ouvriers sur le chantier d’un lac artificiel, ce récit mené par petites touches nous renseigne sur une époque et ses enjeux sociaux. Mais il évoque aussi légendes et mythes. Des choses incroyables s’y déroulent et saisissent le lecteur qui, grâce au talent de Langan, parvient à les ressentir et se sentir oppressé.
Quant à la troisième partie qui nous plonge dans l’aventure halieutique des deux amis, elle est écrite dans un style différent, plus direct, comme si l’auteur était lui-même à Dutchman’s Creek au moment de l’écriture. L’ambiance poisseuse, le suspens, le côté visuel et graphique y sont exacerbés.
The Fisherman, couronné du prix Bram Stoker 2016, saura plaire aux amateurs de fantastique mais aussi aux lecteurs exigeants prêts à se laisser embarquer dans une histoire fascinante par un conteur de grand talent.