Le club des enfants perdus
Résumé
A vingt-sept ans, Miranda semble appartenir à un drôle de club : celui des enfants qui n'ont manqué de rien sauf de cette joie pure, essentielle, que certains ressentent du seul fait d'être en vie.
Notre avis
Dans ce récit à deux voix et à deux faces, Rebecca Lighieri oppose le bonheur d’Armand au mal de vivre de sa fille Miranda. Avec l’art de se couler dans la peau de ses personnages, l’auteure nous attache à eux avec un naturel confondant.
Côté pile, nous écoutons Armand, être extraverti et hédoniste, homme de théâtre devenu monstre sacré, qui mène une vie rêvée avec une épouse aimée et également célèbre. Tout serait parfait s’il n’avait pas à se soucier de Miranda qui, solitaire, reste à distance de toutes les frivolités. En père attentionné, Armand se sent démuni et triste face à la dépression de sa fille.
Côté face, voici le récit de Miranda. Elle raconte le mal être qui l’accompagne depuis l’enfance et qui cohabite avec ses capacités à franchir les frontières du paranormal. Se reconnaissant dans le destin du Club des 27, elle fait partie de ces enfants perdus qui ont le mal de vivre et ne peuvent affronter la réalité qu'au prix de grands efforts. Se réfugiant dans les drogues et la luxure afin d’atténuer sa souffrance, Miranda se confie et nous fait ressentir ce que son père n’a jamais pu saisir.
Ce troisième roman de Rebecca Lighieri est un livre que l’on a du mal à lâcher tant la narration est d’une grande fluidité. C’est aussi un choc littéraire où se côtoient l’incommunication, les secrets de famille, et qui met en perspective les conflits de générations.