Le règne animal

Cailley, Thomas (1980-....)
Public :
Ados/Adultes
Lien vers l'oeuvre

Résumé

Dans un monde en proie à une vague de mutations qui transforment peu à peu certains humains en animaux, François fait tout pour sauver sa femme, touchée par ce phénomène mystérieux. Alors que la région se peuple de créatures d'un nouveau genre, il embarque Émile, leur fils de 16 ans, dans une quête qui bouleversera à jamais leur existence.

Notre avis

Si Les combattants nous avait quelque peu déçu malgré une très belle première partie, Le règne animal nous conquiert entièrement. Ce récit fantastique, triste et beau à la fois, montre l’amour d’un homme pour sa femme et son fils malgré l’épidémie qui frappe le monde. Depuis quelques temps en effet, certaines personnes se muent en animaux. C’est la cas de Lana, l’épouse de François qui est transférée dans les Landes dans un nouveau centre pour personnes atteintes. François et son fils Emile déménagent pour la suivre, mais on apprend vite que des mutants se sont échappés.
A travers cette fable, Thomas Cailley saisit les enjeux contemporains de l’opposition entre ville et nature, de l’acceptation de l’autre, de la nécessité de désobéir. Le monde libertaire adolescent, la gendarmerie, l’armée, le combat d’un père, la transformation d’un ado, tout cela est montré avec justesse. Le film évoque la différence entre les êtres, que ce soit entre les humains et les mutants ou bien entre les lycéens « normaux » et Nadia et Emile, mais aussi les différences de points de vue, des monstres ou des victimes, des humains ou des étrangers.
Dans une mise en scène remarquable, le réalisateur sait faire monter la tension avec mesure, tout en injectant plusieurs séquences fortes. Ainsi de l’ouverture « à l’américaine » qui évoque McTiernan ou Spielberg, d’un moment musical nostalgique intense et émouvant, d’une battue angoissante, de moments poétiques qui rappellent l’univers de Miyazaki ou Weerasethakul. Une très belle réussite.