L'échiquier
Résumé
Je voudrais que ce livre soit l'échiquier de ma mémoire... Au cours d'une partie d'échecs, l'écrivain affronte celui qu'il a été dans son enfance, son adolescence et sa jeunesse. Le temps devient adversaire tandis que la mémoire est une alliée. Il évoque également sa découverte et sa passion pour ce jeu.
Notre avis
Jean-Philippe Toussaint n’a pas son pareil pour romancer les épisodes de sa vie. Avec son style inimitable, maniant réflexion et humour, minimalisme et profondeur, il se lance cette fois-ci dans un récit autobiographique. Mais l’auteur donne ici une dimension supplémentaire à l’exercice. En effet, L’échiquier est publié en même temps qu’une nouvelle traduction du Joueur d’échecs de Stephan Zweig réalisée par Jean-Philippe Toussaint et intitulée sobrement Echecs, faisant ainsi référence au premier livre de l’auteur de Minuit. Sur fond de confinement dû à l’épidémie de Covid-19, L’échiquier est une mise en abyme. L’auteur, en rédigeant son essai, nous offre ses réflexions sur son travail d’écrivain, sur le livre qu’il est en train d’écrire, sur celui qu’il est en train de relire, sur ses problèmes de traduction, sur sa passion pour le jeu d’échec, sur les souvenirs que l’exercice fait remonter, sur le confinement et ses enjeux pour l’écrivain qu’il est, le tout dans un volume découpé en soixante-quatre chapitres, référence au nombre de cases d’un échiquier. Loin de l’échec, nous voici devant un livre brillant qui s’avère être à la fois une autobiographie touchante, un document introspectif sur l’œuvre de son auteur et un bel essai sur la littérature et la création.