Pré-requis : aimer calembours et contrepèteries !

Suivez Le commissaire Guillaume Suitaume et son acolyte Purdey Prune se lançant sur les traces d’un maniaque qui multiplie comme dans un jeu de piste les assassinats sanglants à travers Paris.

Si au premier abord, le principe du « poilar » (pour polar poilant) peut freiner, ne vous y trompez pas nous avons ici à faire à un auteur qui réussit avec brio le pari d’une alchimie entre le polar à l’intrigue fouillée et le rire tellement libérateur. Les suppôts de Sitoire marque ses premiers pas sur ce mélange de genre pas encore totalement abouti donc mais déjà tellement truculent.

Les suppôts de Sitoire fait partie avec La Fausse Celtique des premiers pas de l’auteur sur ce genre. On y retrouve déjà l’art consommé du calembour et de la contrepèterie pour le plus grand plaisir du lecteur. J’ai une préférence pour les aventures du commissaire Guillaume Suitaume publiées après, où l’alchimie est plus équilibrée, il n’en reste pas moins ce livre vous offre la garantie de rire, ce qui n’est pas négligeable dans le contexte de morosité que l’on connait.

Gordon Zola est l’héritier d’une tradition de littérature humoristique que n’aurait pas renié Jules Renard ou René Fallet.

Faire rire le temps d’une anecdote est à la portée de tous, rester drôle sur près de 300 pages sans desservir l’intrigue traduit un réel talent du trait d’esprit et l’on constate déjà sur ce premier opus une maitrise de la langue qui donnera par la suite des ouvrages particulièrement léchés…