Live Outgrown

Gibbons, Beth (1965-....)
Public :
Tout public
Lien vers l'oeuvre

Résumé

Produit par James Ford (Arctic Monkeys, Depeche Mode) & Beth Gibbons avec une production additionnelle de Lee Harris (Talk Talk) "Lives Outgrown" est composé de 10 titres enregistrés sur une période de 10 ans et est, à bien des égards, l'œuvre la plus personnelle de Beth Gibbons à ce jour, résultat d'une période de réflexions et de changements marquée par de nombreux « adieux ». Outre son travail au sein de Portishead, son album Out Of Season avec Rustin Man (2002) et l'enregistrement live de Symphony Of Sorrowful Songs de Górecki (2014), Beth Gibbons a récemment collaboré avec Kendrick Lamar sur le titre 'Mother I Sober' extrait de son album Mr Morale & the Big Steppers (2022).

Notre avis

Longuement mûri, ce premier album solo de la chanteuse de Portishead est une réussite. On retrouve Beth Gibbons là où on l’attendait, du côté de la sombre mélancolie et de la beauté, entre noirceur et lumière.
Le chansons de Live Outgrown ont un pouvoir immédiatement envoûtant, une force obsédante. Prenons par exemple Floating on a Moment. Le morceau démarre de manière minimaliste et mystérieuse, avec une ligne de guitare et de basse à l’unisson sur laquelle flotte une respiration. La voix s’y pose, puis un chœur survient, des arpèges de guitares, des percussions. Peu à peu tout se met en place, repart au début puis s’enrichi afin de nous emporter. Et cela vaut aussi avec des titres comme Rewind, qui semble nous rappeler que ce qu’on l’on a fait à la terre est irréversible, musicalement plus radical, où les percussions et les guitares se font chamaniques. Ou bien avec Reaching Out et sa rythmique répétitive.
Intimistes mais richement orchestrés, les titres sont enrobés d’une patine intemporelle, à la fois ancienne et contemporaine.
Le timbre particulier et l’engagement de Beth Gibbons participe à l’émotion que communique l’album, se fondant de manière idéale dans la couleur musicale de l’ensemble. Ainsi sur Lost Changes, ode à la vie où sa voix fragile se déploie en de diverses subtilités. Sur le triste Oceans, où l’on ressent une légère fêlure qui se relâche sur le refrain. Sur les orientalistes For Sale et Beyond the Sun. A chaque fois, elle se coule subtilement dans la luxuriance musicale.
Le disque se termine sur une chanson d’amour optimiste dont la clarté s’entend et se déploie sur les six minutes de Whispering Love.
Loin d’être dépassée, Beth Gibbons, après la discographie parfaite de Portishead et le chef-d’œuvre réalisé en 2002 avec Rustin Man, continue de se renouveler dans un registre toujours familier.