RoboCop

Verhoeven, Paul (1938-....)
Public :
Ados/Adultes
Lien vers l'oeuvre

Résumé

Au XXIe siècle, se pose le problème de la criminalité à Detroit... Un film d'action d'une grande violence, mais aussi une réflexion ironique sur l'avenir et ses technologies...

Notre avis

RoboCop est le premier film américain de Paul Verhoeven qui, jusqu’à présent, n’avait tourné qu’en Europe. Connu comme cinéaste de la perversité, la violence est présente depuis longtemps dans son œuvre. Débarquant dans un pays gouverné par Ronald Reagan, le réalisateur situe son film à Detroit, ville alors symbole du déclin américain.
Un nouveau modèle de robot-policier est créé comme une figure christique pouvant sauver le monde du crime organisé qui a pris le pouvoir dans une nation consumériste. Au premier degré, nous voici face à un vigilante movie simple et efficace comme il y en a eu tant à cette période. Mais voilà, l’auteur qui s’empare du sujet est un cinéaste sulfureux et humaniste qui se plaît à montrer le trouble et la duplicité. 
Réflexion satirique, RoboCop est film de science-fiction ultra violent réalisé par un homme de gauche qui dénonce la politique d’une société aux mains de militaro-industriels. La séquence de démonstration du prototype au siège de l’OCP est édifiante, et le cynisme des magnats est montré sans filtre par Verhoeven quand il est question de sacrifier l’un des meilleurs agents de police pour le transformer en RoboCop.
Verhoeven scrute la part d’humanité restante dans le cyborg et insuffle une once de vie dans le squelette de métal créé par l’OCP. Cette arme sensée être infaillible froide et brutale est hantée par son passé qui resurgit en cauchemars. Affecté auprès de son ex-coéquipière, il parvient à retrouver une part de libre arbitre afin de renverser la corruption qui gangrène l’organisation régnant sur la ville.
Car chez Verhoeven, il est question de dénoncer les criminels à cols blancs qui luttent contre les criminels de la rue. Et pour cela, la part d’humanité enfouie dans le robot s’avèrera plus efficace que le programme intégré dans le cerveau de Murphy.
Trois ans après Terminator dont Verhoeven revendique l’influence, produit également par Orion, RoboCop a su marquer son époque avec son personnage emblématique et continue de rester actuel.