Notre avis
Depuis plus de trente années, les Tindersticks nous envoûtent et nous leur restons toujours fidèles. La pochette de Soft Tissue évoque chaleur et réconfort. Il s’agit d’une réalisation de Sidonie Osborne Staples, fille de la peintre Suzanne et du chanteur Stuart. Cette œuvre nous invite à découvrir un disque qui saura lui faire honneur.
On retrouve avec plaisir la face soul du groupe qui, depuis Simple Pleasure, l’accompagne sur certains titres. New World, Don’t Walk, Run et Turned My Back, en sont trois merveilleux exemples sur lesquels plane le fantôme d’Al Green.
Le timbre toujours délicieusement feutré de Stuart Staples se pose aussi sur ce qui a fait la pâte du groupe, cette indie pop délicate aux subtiles orchestrations riches et variées. Le voici irrésistible sur The Secret of Breathing, accompagné par les cordes en harmoniques dans un élan minimaliste, ou bien au désespoir sur Nancy, où le rythme chaloupé est brutalement rompu afin d’appuyer le propos. Avec la chanson d’amour Soon to be April, c’est l’espoir qui revient, et l’alchimie qui naît du mélange créé par la voix chaleureuse et le soyeux du trio guitare basse batterie s’appelle sensualité. L’orchestre à cordes qui arrive aux deux tiers du morceau l’accompagne vers la volupté. Quant au superbe Always a Stranger, qui avance d’un rythme assuré et se colore peu à peu, c’est un concentré du savoir-faire des Tindersticks.
Avec un quatorzième album comme Soft Tissue, nous ne sommes pas près de quitter le réconfort d’un groupe qui continue de confirmer la qualité qui ne lui a jamais fait défaut, nous offrant toujours de beaux moments de grâce.