Sous le régime khmer rouge, Kaing Guek Eav, dit Duch, a dirigé la prison M13 pendant 4 ans, avant d'être nommé à la tête du S21. En juillet 2010, Duch fut le premier dirigeant khmer à comparaître devant une cour de justice pénale internationale, qui le condamna à 35 ans de prison. Rithy Panh l'a longuement interrogé et a recueilli sa parole...

"Exterminez toutes ces brutes" est un voyage dans le temps qui revisite de manière radicale l'histoire du colonialisme européen, de l'Amérique à l'Afrique. Repoussant les frontières du film documentaire de création, Raoul Peck organise une structure dramatique implacable, faite d'images d'archives et de séquences scénarisées incarnées par l'acteur Josh Hartnett, tout en nous guidant, à l'aide d'une narration personnelle, visuelle et littéraire, à travers les heures les plus sombres de l'humanité jusqu'à aujourd'hui. En quatre épisodes, le cinéaste déconstruit la fabrication et les silences de l'histoire, cette Histoire dont l'Occident a constamment tordu les réalités. Il met à jour, sans compromis, en exploitant les richesses mêmes du cinéma, l'idéologie du suprémacisme blanc et du racisme, obligeant le spectateur à repenser sa propre histoire intime et officielle.

Evocation d'une enfance vécue au Cambodge sous la dictature des Khmers rouges, dans des camps de travail où la famine répandait la mort. Pour revisiter ce passé qui le hante, Rithy Panh recrée les images perdues d'un bonheur familial fugace, puis d'une longue tragédie, avec des figurines de terre cuite peintes le représentant, lui, les siens et tous ceux qui partagèrent leur sort. Durée du film 1h30.

En 1955, à la demande du comité d'histoire de la Seconde Guerre mondiale, Alain Resnais se rend sur les lieux où des milliers d'hommes, de femmes et d'enfants ont perdu la vie. Il s'agit d'Orianenbourg, Auschwitz, Dachau, Ravensbruck, Belsen, Neuengamme, Struthof. Avec Jean Cayrol et l'aide de documents d'archives, il retrace le lent calvaire des déportés.

Enquêtes autour des camps d'extermination avec les témoignages de rescapés, d'anciens nazis, de paysans et de villageois de Pologne. Un documentaire bouleversant qui va au-delà des documentaires traditionnels. "Nous avons lu, après la guerre, des quantités de témoignages sur les ghettos, sur les camps d'extermination : nous étions bouleversés. Mais en voyant aujourd'hui l'extraordinaire film de Claude Lanzmann, nous nous apercevons que nous n'avons rien su..." (Simone de Beauvoir).

Quand le cinéaste se rend en Indonésie pour réaliser un documentaire sur le massacre de plus d'un million d'opposants politiques en 1965, les survivants, terrorisés, hésitent à s'exprimer. Les bourreaux par contre s'épanchent librement et proposent même de rejouer les scènes d'exactions qu'ils ont commises... Une plongée vertigineuse dans les abysses de l'inhumanité, une réflexion saisissante sur l'acte de tuer.

"Complémentaires, ces deux films ont été réalisés à partir de chutes de Shoah. Le premier est un document à faire froid dans le dos, réalisé sous forme d'entretien avec un inspecteur de la Croix-Rouge qui visita pendant la Seconde Guerre mondiale le camp de Theresienstadt maquillé en village juif prospère, sans rien percevoir, par lâcheté, de ce qui s'y tramait. A l'inverse, le second est construit autour du témoignage d'un rescapé de la chambre à gaz de Sobibor. Ces longs métrages sont une façon de ne pas oublier". Hervé Comte

Clermont-Ferrand et l'Auvergne, pendant les années 40 à 45 : La guerre, la défaite, l'occupation allemande, la résistance triomphante, la fin de la guerre. Témoignages d'hommes et de femmes qui ont vécu ces événements, entremêlés de bandes d'actualités françaises, anglaises et allemandes. Dans une chronologie volontairement brisée, le réalisateur a rendu vivants les grands faits de l'époque ainsi que le climat quotidien de cette dramatique période de l'histoire de l'Europe.

Rome : 1975. Claude Lanzmann filme Benjamin Murmelstein, le dernier Président du Conseil Juif du ghetto de Theresienstadt qui lutta avec Eichmann durant sept années, réussissant à faire émigrer 121 000 juifs et à éviter la liquidation du ghetto. 2012. Lanzmann exhume et met en scène ces entretiens de Rome, en revenant à Theresienstadt, la ville "donnée aux juifs par Hitler", "ghetto modèle" pour leurrer le monde et nous fait découvrir la personnalité extraordinaire de Benjamin Murmelstein... A travers ces trois époques, le film éclaire la genèse de la solution finale, démasque le vrai visage d'Eichmann et dévoile les contradictions des Conseils Juifs.