Wagner

Wagner, Richard (1813-1883)
Public :
Tout public
Lien vers l'oeuvre

Résumé

Pour son cinquième opus chez Decca, le ténor Allemand Jonas Kaufmann revient à son répertoire de prédilection, à la fois dans le coeur du public mais aussi auprès des critiques. Il renoue ici avec son patrimoine musical pour un hommage très personnel à Wagner. On retrouve sur cet album les plus beaux airs d'opéra du maître Allemand, de La Walkyrie aux Maîtres chanteurs de Nüremberg en passant par Siegfried, Tannhäuser et l'incontournable Lohengrin. Il interprète également les célèbres Wesendock Lieder de Wagner, très rarement enregistrés par les ténors.

Notre avis

Quel bonheur que ce récital du grand ténor Jonas Kaufmann qui nous plonge dans le chant wagnérien comme un retour à l’âge d’or. Le disque révèle un chanteur qui semble être né pour interpréter ces rôles. En bon Heldentenor, Kaufmann sait se couler à la perfection dans la peau des personnages qu’il incarne. Vaillance, autorité, noblesse, fragilité, aucun sentiment ne lui fait défaut. Conçu en deux parties, le disque propose des extraits d’opéras et un cycle de Lieder, accompagnés par le beau son de l’orchestre de l’opéra de Berlin.
Dès le premier titre, le ton est donné. C’est un Siegmund au timbre scintillant et à la forte présence qui s’offre à nous. Kaufmann se mue ensuite en Siegfried et sait se faire fragile et retenu dans la scène de la forêt. Moins attendu, Rienzi, dont l’extrait proposé présente une belle introduction lyrique qui invite un chant introverti à la limite du sacré où, là encore, Jonas Kaufmann se révèle majestueux. Et le voici désormais habité quand vient ensuite le célèbre Récit de Rome issu de l’acte III de Tannhäuser. Après un court extrait des Maîtres chanteurs, la première partie du disque se termine par le grandiose In ferme Land issu de Lohengrin, qui commence dans un souffle, se poursuit sur un fil et enfin s’élève, révélant toute la palette du timbre de ce merveilleux ténor.
Après ce florilège d’extraits d’opéra, Jona Kaufmann a eu la bonne idée de choisir d’interpréter les Wesendonck Lieder, initialement composés pour voix de femme et piano mais dont l’interprétation qu’il nous en offre justifie la transposition. Le voici extrêmement touchant quand il exprime le chagrin dans Der Engel. Ou parfaitement autoritaire dans Stehe still ! quand il implore le silence pour mesurer son bonheur, pour continuer tout en retenue, avant de s’élever dans un magnifique crescendo. Quant au naturalisme blessé de Im Treibhaus, comment ne pas succomber à sa formidable incarnation par le ténor qui, de demi-teinte en forte poignants, nous emporte avec lui dans sa désolation. Toute la noblesse du timbre s’emploie à révéler la douleur du poème de Mathilde Wesendonck, Schmerzen. Enfin, Träume conclu ce superbe cycle dans un cruel apaisement.
Un disque que tout wagnérien doit connaître, mais qui saura être une belle porte d’entrée à qui veut découvrir le répertoire du maître de Bayreuth à travers ces majestueux airs pour ténors.