The Brutalist

Corbet, Brady (1988-....)
Public :
Ados/Adultes
Lien vers l'oeuvre

Résumé

Fuyant l'Europe d'après-guerre, l'architecte visionnaire László Tóth arrive en Amérique pour y reconstruire sa vie, sa carrière et le couple qu'il formait avec sa femme Erzsébet, que les fluctuations de frontières et de régimes de l'Europe en guerre ont gravement mis à mal... Livré à lui-même en terre étrangère, László pose ses valises en Pennsylvanie où l'éminent et fortuné industriel Harrison Lee Van Buren reconnaît son talent de bâtisseur. Mais le pouvoir et la postérité ont un lourd coût.

Notre avis

Coup de coeur cinéma de ce début d'année. 

Rares sont les films dédiés aux architectes et à l'architecture mais celui-ci en est un très digne représentant.

A travers une figure imaginaire (le vrai Lazlo Toth n'a rien à voir avec le personnage du film) mais inspirée de plusieurs vrais architectes, Brady Corbet nous offre oeuvre monumentale, à couper le souffle. Regarder ce long-métrage de 3h30 équivaut à regarder un bâtiment brutaliste d'ampleur : on se sent enveloppé de manière un peu grisante par le béton, on est admiratifs mais aussi un peu oppressé. 

Le film multi-récompensé aborde largement le mouvement du brutalisme, tant décrié et pourtant majeur dans les arts de la seconde moitié du XXe siècle. Pour les spectateurs allergiques aux blocs de béton, The Brutalist aide à comprendre l'intention artistique des architectes. Il rend hommage à l'apparente simplicité des édifices et nous montre la beauté discrète de ces lieux : une ouverture qui laisse filtrer la lumière, des matériaux nobles ou encore des lignes sobres qui amènent le regard vers un point culminant. La photographie a été récompensée et à juste raison : tous les plans sont somptueux, travaillés à l'extrême et les moments de découverte (dévoilement de la bibliothèque, visite de la carrière de marbre) sont de vrais instants d'émotion.

A cela s'ajoute une musique toujours très présente. A l'image de La Zone d'Intérêt, The Brutalist est très sonore. D'un point de vue strictement technique mais aussi dramatique. Ce film, où tous les protagonistes sont brillamment interprétés, évoque d'autres sujets poignants : l'immigration d'après-guerre, l'exclusion, le traumatisme psychologique, la bataille des égos parmi les architectes, la recherche permanente d'une perfection artistique...Tout cela orchestré d'une main de maître. Il n'y a pas un instant d'ennui et l'on suit avec autant de passion que Lazlo Toth le chantier de sa vie. 

Un film à conseiller pour tout ceux que l'histoire des bâtiments intéresse.