Il suffit de monter à bord d’une pénichette et de franchir quelques écluses pour se retrouver propulsé, avec une douce lenteur, dans l’univers singulier de Bruno Podalydès, au fil d’un voyage sur l’eau.
Avec La petite vadrouille, Bruno Podalydès signe une nouvelle fantaisie qui condense l’essence même de son cinéma. Entouré de sa fidèle troupe d’acteurs, il nous entraîne dans une satire sociale délicieusement loufoque, où le burlesque se mêle à une poésie héritée de Keaton et Tati. Ce qui devait n’être qu’une croisière romantique bifurque bientôt vers un braquage organisé, révélant une succession de situations absurdes et de dialogues savoureux. Ramassé sur une heure et demie, le film ne laisse aucun temps mort. On y savoure mille petites trouvailles, autant visuelles que narratives, portées par un esprit de camaraderie qui en est la colonne vertébrale.
Après un Wahou ! décevant, La petite vadrouille marque le retour en grande forme d’un réalisateur qui retrouve ici toute sa verve, son humour et sa tendre humanité.